Restranscription de lettres écrites directement en français, d'où les fautes et les maladresses de langage volontairement laissées.
"[...] on écrit en Allemand, dans une langue qui nous refuse. On a bien sa million des lecteurs en Allemagne, des gens qui voudraient vous lire et qui ne trouvent les livres dans les librairies, qui ne savent plus qu'ils paraissent. Dans la premiere epoque du National-socialisme on était au moins attaqué chaque semaine - signe, qu'on vivait, signe, qu'on existait. Maintenant le silence absolu. Le néant, le cerceuil, la mort. On a préféré la première tactique, elle nous laisser subsister dans la forme de la haine. Celle la nouvelle est encore plus cruelle. Et toujours les mains tendus, toujours des gens, auquels on dois encore mentir un courage, qu'on n'a pas soi-même. Tout en Europe marche avec une force irresistible vers l'anéantissement et je reconnais encore une fois que ce ne sout jamais les sages, jamais les penseurs qui forment le tissu dramatique de l'histoire, mais les grands monomanes, les lunatiques, qui ne voient (que) leur idée, une idée, qui peut guérir le monde - et en vérité, il en meurt." |
"Finalement je forçais ma femme aprés trois ans de combat de quitter l'énorme maison, qui était inutile depuis que je vivais à Londres. J'ai lui ai donné toutes les meubles, toutes les peintures, livres et j'ai vendu la maison, justement à Salzbourg, la ville la plus nazi, la ville qui m'avait humilié - et la ville qui hier, la première en Autriche a brulé nos livres. Je le savais, je souffrais de cette atmosphere. J'étais dégouté de ces hommes qu'on jetait, les Innitzer, les Dollfuss, meme le Schuschnigg - et justement pour cette ville elle faisait (par une sorte de rancune secrète, surement inconsciente) une folle réclame. [...] Salzbourg, c'était pour elle une sorte de folie, de fanatisme. Moi j'étais pour elle le fou, "der Wahnsinnige" son pessimisme voit des spectres. eh bien, j'ai vu les Nazis venir, j'ai su qu'ils viendront d'un seul coup et si j'aurais suivi sa volonté, je serais aujourd'hui dans un camp de concentration ou dejà assassiné. [...] Avec l'écrasement des socialistes l'Autriche etait finie et je suis fier, de n'avoir pas leché les bottes du cardinal Innitzer, ce traître, et tous les autres." |